Est-ce possible de mettre en place une stratégie RSE efficace ?

Aujourd’hui je vous embarque pour découvrir le rôle des entreprises dans la quête du développement durable. Et ce rôle passe notamment par : la Responsabilité Sociétale des Entreprises, plus largement connue sous son acronyme RSE.

Qu’est ce que la RSE ? Quels sont les outils disponibles pour aider les entreprises ? Quelles sont leurs obligations vis à vis de la législation ? Et enfin, comment mettre en place une stratégie RSE efficace ? C’est ce que nous allons voir ensemble dans cet article !

1️⃣ Des 3P au PP !

📌 Les 3P : People, Planet, Profit

Selon les critères du développement durable, la définition de la performance de l’entreprise ne peut concerner seulement l’aspect économique.

Pour plus de détail sur les critères du développement durable, je vous invite à aller lire mon article sur les origines du développement durable.

La performance doit donc prendre en compte 3 dimensions :

  1. Le développement économique indispensable à la création de richesses, comme c’est le cas classiquement.
  2. La préservation de l’environnement.
  3. L’équité social.

Désignant ainsi les 3P : People, Planet & Profit.

Cette performance, incluant ces 3 dimensions, est aussi appelée Triple Bottom Line en référence à la bottom line c’est à dire à la ligne du bas d’un compte de résultat. Cette ligne correspond au résultat net de l’entreprise dans le rapport financier. Triple Bottom Line donc pour les 3 lignes du bas : Environnement, Social et Économique.

En pratique, les mesures comptables ne prennent pas comptes des externalités de l’entreprise. Elles ne mesurent donc pas le degré de pollution, l’impact local, la destruction ou non d’emplois, la consommation des ressources etc…

📌 Shareholders vs Stakeholders

En effet le critère traditionnel de performance est la création de valeur pour les actionnaires. Cette définition de la performance admise dans la société actuelle est basée sur la théorie des Shareholders définit par M. Friedman en 1970.

Un autre courant initié par R.E. Freeman voit le jour en 1984 : la théorie des Stakeholders.

Une petite explication s’impose, car ce terme choisit par R.E. Freeman n’est pas un hasard.

Shareholder = person who holds a share, donc les actionnaires.

Stakeholder = person who has a stake, donc toutes personnes concernées. Oui c’est bien la théorie des parties prenantes dit aussi PP !

C’est sur cette dernière théorie que se base largement la RSE.

Le but de la responsabilité sociétale en entreprise est donc de créer de la valeur pour l’ensemble de ses parties prenantes en conciliant les impératifs économiques, environnementaux et sociétaux.

L’entreprise est alors confrontée à deux demandes potentiellement contradictoire :

  1. maximiser la recherche pour créer de la valeur pour les actionnaires.
  2. mettre en œuvre une approche responsable d’un point de vue social et environnemental.

📌 Les PP entre dans la partie !

Alors quels intérêts pour une entreprise de développer une stratégie qui prend en compte les 3P alors qu’en pratique aujourd’hui la viabilité de l’entreprise est purement financière ?

Parce qu’il faut voir long terme. La vision historique de l’entreprise dont le seul but est la maximisation des profits n’est plus possible à l’heure actuelle.

Parce que les activités ont un impact à l’échelle globale et à l’échelle locale. Et l’impact est tel que de nombreuses parties prenantes veulent faire changer les choses en faisant entendre leur voix.

Ces parties prenantes ont été pendant longtemps silencieuses et non dangereuses. Mais aujourd’hui de plus en plus prennent la paroles et peuvent faire vaciller la stabilité de l’entreprise de plusieurs manières :

  • Scandales qui cassent la confiance avec les clients,
  • Attaques juridiques,
  • Pressions sur les parties politiques qui font évoluer les règles, etc.

Elles remettent en cause la légitimité des entreprises si celles ci n’accordent pas une attention particulière à leurs impacts sociales et environnementales.

📌 Comment prendre en compte ces parties prenantes ?

L’entreprise peut alors avoir 4 réactions vis-à-vis des ces parties prenantes :

Veiller

C’est la base de la théorie. Comme tout défi à relever, il faut pouvoir le nommer clairement. La première chose à faire donc est d’établir une liste de ces parties prenantes pour ainsi pouvoir mettre en place une stratégie adaptée.

Informer

C’est la base d’une communication de confiance et ainsi établir un dialogue constructif. L’entreprise doit fournir des informations et celles ci doivent être adaptées pour chaque partie prenante.

Concerter

Même si cela prend du temps, il est important que l’entreprise recherche les opinions et les suggestions des parties prenantes. En intégrant ces opinions et suggestions dans le processus de réalisation du projet, l’entreprise peut adapter et mettre en œuvre une stratégie limitant le rejet ou les controverses vis à vis du projet.

S’associer

Créer un partenariat dès la phase de planification du projet, et bien sur jusqu’à sa mise en œuvre, permettra de travailler avec les parties prenantes, assurant la réussite du projet.

2️⃣ Quels sont les obligations et les outils pour faire face à ces nouveaux défis ?

📌 Obligatoire pour tous !

Depuis l’adoption de la loi PACTE et la modification du code civil le 22 mai 2019, toutes les entreprises françaises, doivent prendre en considération les enjeux environnementaux et sociaux dans la gestion de leurs activités.

📌 Outils disponibles

La norme ISO26000

Cette norme, qui n’est pas certifiante, permet d’intégrer la responsabilité sociétale. Elle intègre également les questions de gouvernance et d’éthique qui sont étroitement liées à la responsabilité sociétale. Elle date de 2010.

Du fait de son caractère non certifiante elle est controversée car elle est peu attractive pour les entreprises et donc peu s’y intéresse.

La norme ISO14001

Contrairement à l’ISO26000, la norme ISO14001 est certifiante. Elle mesure l’impact de l’activité de l’entreprise sur l’environnement. Datant de 1996, elle a été remis à jour en 2015.

Outils nationaux

La plateforme RSE

L’État a mis en place une plateforme spécifiquement dédiée à la RSE. Elle “formule des recommandations sur les questions sociales, environnementales et de gouvernance soulevées par la responsabilité sociétale des entreprises“.

Voici le lien si vous voulez y faire un tour :

https://www.strategie.gouv.fr/reseau-france-strategie/plateforme-rse

L’auto-évaluation de la Chambre de Commerce et d’Industrie

La CCI a mis en place un site dédié avec des conseils et un formulaire d’auto-évaluation.

http://www.monentrepriseresponsable.net/accueil.html

3️⃣ En pratique, comment une entreprise initie sa démarche ?

Vous craignez peut être de vous lancer dans la démarche !

Ne vous inquiétez pas tout va bien se passer ! Voici mes 3 conseils pour que vous puissiez vous lancer en toute tranquillité.

📌 Mon premier conseil : Établissez la liste de vos parties prenantes.

Vous l’aurez compris, elles ont un rôle majeur dans la RSE. Commencez donc par lister vos parties prenantes les plus importantes, au fur et à mesure vous verrez que vous irez de plus en plus dans le détail.

Pour cela posez vous les questions suivantes :

  1. Quelles sont vos parties prenantes internes ? Vous devriez au moins avoir : dirigeants, salariés, syndicats etc.
  2. Quelles sont vos parties prenantes externes ? Vous devriez avoir vos : partenaires, clients, prestataires, concurrents, associations etc.

📌 Mon deuxième conseil : Dans cette liste quelles sont les parties prenantes les plus dangereuses et qu’ont-elles à vous dire ?

Une fois la liste réalisée, repérez quelles sont les parties prenantes les plus menaçantes ? Celles qui risquent de mettre en péril vos projets par leurs actions ?

Vous les avez ?

Maintenant savez-vous concrètement quelles sont leurs attentes vis à vis de vos activités ?

Les attentes des parties prenantes seront spécifiques pour chaque entreprise, en fonction du secteur d’activité, de la localisation et des liens déjà en place ou non.

Avoir réponses à ces questions demandes un peu d’investigation, voici quelques pistes pour vous aider :

  • Recherchez dans les mails que vous avez pu recevoir pour chaque groupe de partie prenante. Que disent-ils ?
  • Vous pouvez aussi chercher sur internet, quels sont les avis sur différentes sites ? Des articles sont-ils parus sur l’entreprise ou sur ces activités ?
  • Vous pouvez aussi contacter directement vos parties prenantes pour instaurer un dialogue. Attention néanmoins à la façon dont vous allez les aborder. Je le rappelle “just in case” mais comme tout dialogue, il faut toujours rester courtois, bienveillant et avec une vraie envie de faire avancer les choses. Même avec vos parties prenantes les plus virulentes !

📌 Mon troisième conseil : Quels actions pouvez vous mettre en place pour que ces parties prenantes ne soient plus dangereuses ?

Une fois que vous avez la réponse à ces deux premiers points, vous pouvez passer au plus important. La mise en place d’un plan d’action !

Attention car c’est ici que certaines entreprises se perdent et réalisent des actions qui ont un impacts faibles sur leurs activités. C’est en choisissant un mauvais plan d’action que l’entreprise peut passer dans la catégorie “Greenwashing”, qui peut être très dangereuse pour la viabilité de l’entreprise.

Il est réellement question d’avoir écouter les demandes des parties prenantes et d’y répondre au mieux et dans la mesure du possible.

Ici les actions sont dépendantes des activités. Il faut que ces actions soient mesurables et quantifiables.

Si vous vendez un produit, peut être que la demande résidera dans la réduction des emballages ou revoir la composition et/ou sa production ou encore sur votre manière de communiquer.

Si vous vendez un service, la demande concernera peut être la manière dont vous vendez votre service ou encore la façon dont vous mettez en place ce service.

Le but n’est pas de répondre à TOUTES les demandes et changer de A à Z l’entreprise. Le but est de trouver un équilibre.

Pour répondre à la question de départ. OUI c’est possible de mettre en place une stratégie RSE efficace. A la condition de le faire dans l’ordre pour avoir un plan d’action cohérent et pertinent !

Des difficultés dans la mise en pratique ? Contactez moi, je serai ravie de vous aider pour mettre en place VOTRE stratégie RSE.

Bibliographie :
Stratetegor – 7ième edition
Site du gouvernement sur la RSE
Et mon analyse personnelle.

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